Antiquité

L’existence d’un royaume qualifié d’«éthiopien» au sud de l’Égypte est très tôt évoquée dans l’antiquité par les sources grecques et égyptiennes. Les Grecs anciens font de nombreuses références aux Éthiopiens vivant au sud de l’Égypte antique. Dans sa traduction littérale, le terme issu du grec ancien Αἰθιοπία / Aithiopía signifie « le pays des visages brûlés ». Le terme est issu de la mythologie grecque, de la légende de Phaéton. Dans sa folle course à travers le ciel sur le char de son père, celui-ci s’approcha trop près du sol terrestre. Les populations qui vivaient dans ces régions, près du royaume d’Océan furent brûlées et marquées ainsi que leur descendance, ce qui expliquait leur teint foncé et leur dénomination.

De nombreuses inscriptions grecques ont été retrouvées en Éthiopie essentiellement autour des villes d’Axoum et Adulis, principal port du royaume (aujourd’hui en Erythrée). Il existe peu de données au sujet de l’Éthiopie sous l’antiquité. Sur les pylônes du temple de Karnak, l’existence d’un commerce entre les deux pays dès les premières heures de l’Égypte antique est mentionnée. Une expédition est rapportée avec beaucoup de détails sur les murs du temple funéraire de la Reine Hatchepsout à Thèbes. Les inscriptions dépeignent un groupe de commerçants rapportant  « encens, myrrhe et cannelle, or, ivoire et ébène, plumes d’autruche, peaux de panthère et bois précieux et quelques babouins, cynocéphales sacrés du dieu Thot ».

  • 1000 – 500 av. J. C. : Etablissement de migrants venus de la péninsule arabique sur les côtes éthiopiennes. Développement d’une civilisation d’influence sabéenne à Yeha dans le nord de l’Ethiopie. Des recherches menées dans la région d’Axoum démontrent que la région a été occupée par une population depuis environ 10 000 av. J.-C dès l’âge de pierre. Vers 800-700 av. J.-C. la région parait avoir attiré des populations sud-arabiques qui s’établirent dans quelques zones de fertiles. De nombreux sites semblent revêtir une signification religieuse. Parmi ceux-ci, le site le plus connu est celui de Yeha, à l’est d’Axoum.
  • 100 – 300 : fondation de l’empire Axoumite. Le premier roi fut Ménélik I, issu de l’union de Makeda, reine de Saba et de Salomon, roi d’Isarël. Le premier véritable empire de grande puissance à apparaître en Éthiopie est le royaume d’Aksoum au 1er siècle. Axoum était déjà, au début du premier millénaire avant notre ère, le centre d’une civilisation originale. La civilisation d’Axoum nous a légué ces mystérieux obélisques qui semblent représenter une forme architecturale comparable à celle des maisons yéménites et qui marquent les tombes (chambres souterraines) de rois ou de nobles. Ce sont les plus célèbres empreintes du royaume.

À son apogée, le Royaume d’Axoum comprenait le nord de l’Éthiopie actuelle, l’Érythrée, le nord du Soudan, le sud égyptien, Djibouti, la partie occidentale du Somaliland, le Yémen et le sud de l’Arabie saoudite, totalisant un empire de 1 250 000 km2. Un des éléments qui caractérise incontestablement ce royaume est la pratique de l’écriture avec un alphabet spécifique, appelé Ge’ez,

  • Vers 330 -330 : Le christianisme est introduit dans le pays par Frumence, premier évêque de l’Éthiopie. Frumence convertit le souverain  Ezana, à la religion chrétienne. Plusieurs inscriptions font état de son règne avant et après sa conversion. Vers la fin du 5ème siècle, un groupe de moines connu sous le nom des « Neuf Saints » s’établit dans le pays. À partir de cette époque, le monachisme sera toujours présent parmi la population.

La fin du royaume d’Axoum demeure aussi mystérieuse que son commencement. Par manque d’indices détaillés, la chute du royaume a été attribuée à une période de sécheresse persistante, le déboisement, la peste, une variation dans les routes du commerce réduisant l’importance de la mer Rouge ou une combinaison de ces facteurs. De plus, avec l’avènement de l’islam, Axoum perd à la fois ses possessions yéménites et son commerce extérieur.

  • Au 10ème siècle, le pays, jusque-là prospère, sombre dans les calamités : la reine Gudit, souveraine sanglante d’une population judaïsée du Damot, brûle les églises, dévaste les terres, détruit Axoum de fond en comble, et pourchasse le souverain. Vers 960, la princesse Gudit échafaude un plan d’assassinat des membres de la famille royale afin de s’approprier le pouvoir. À la fin du 10ème siècle, il ne reste que des cendres du royaume d’Axoum
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